dimanche 19 décembre 2010

Puerto Natales - Navimag - Puerto Varas


Après Ushuaia, Puerto Natales. Nous y sommes arrivés un soir vers 22h après une bonne journée de bus avec, encore, le détroit de Magellan et des frontières à passer (argentine et chilienne). Il ne faisait pas très chaud et ça commençait à s'obscurcir, alors il s'agissait de se trouver un lit, et fissa ! Au sortir du bus, comme bien souvent, des tas de rabatteurs d'hostels étaient là à attendre leurs futurs clients. Nous sommes tombés sur Brigida, gérante d'établissement hôtelier fort convaincante qui nous a persuadés en moins de 1 min de monter dans sa voiture, direction El Mirador. Et nous n'avons pas été déçus ! Malgré le changement de pays (nous voyageons maintenant au Chili) et de nouveaux repères à prendre (nous passons du peso argentin au peso chilien), nous avons réussi à négocier à 16 000 pesos une chambre double avec salle de bain privative. En même temps, la négociation n'a rien eu d'ardu, Brigida semblant vouloir attirer des clients à tout prix.

Puerto Natales est une ville très très très tranquille dont les maisons colorées constituent le principal charme. Ce n'est pas y porter préjudice que de dire qu'il n'y a rien à y faire. Mais aujourd'hui, elle est devenue ville touristique d'importance du fait que les amateurs de trekking s'y basent pour aller parcourir le fameux parc national Torres del Paine. C'est cette même raison qui nous a attirés ici, même si nous n'avons fait qu'un trek de petits joueurs. En effet, à côté de ceux qui se sont lancés dans le « W » ou « El Circuito », nous n'avons fait qu'un simple aller-retour (2 jours de marche, 1 nuit de camping) histoire de voir de nos propres yeux ces magnifiques Torres (ou Tours). Mais c'était déjà pas mal car une fois le challenge sportif relevé (une journée de montée sèche, backpack au dos), nous avons été récompensés par leur vue. Après, ce qui est dommage, c'est que nous ne soyons restés que 15 minutes à les admirer tant le vent soufflait fort. Mais bon, c'est ça la Patagonie ! On a compris la leçon : le climat est un tantinet capricieux. Par contre, ici, nous avons vu plein de guanacos (bien plus qu'en Argentine) et comme on aime bien leur bouille, on se lâche sur les photos. On a aussi vu un putois, mais il a été plus rapide à décamper que nous à dégainer l'appareil photo. Dommage.

En tout cas, maintenant que nous avons changé de pays, ce qui est drôle et intéressant, c'est que nous en venons forcément au stade où nous nous mettons à chercher des traits de caractères physiques et/ou moraux nous permettant d'identifier l'Argentin du Chilien. C'est donc peut-être un peu trop généraliste et hâtif de tirer des conclusions, mais on se lance quand même ! Après tout, on découvre, alors quiconque veut y mettre son grain de sel est le bienvenu.

Physiquement, l'Argentin est plus grand et élancé que le Chilien, plus petit, voire trapu. L'Argentin a des traits de visages plus allongés, là où ceux du Chilien sont plus arrondis. Chez les filles argentines, on retrouve énormément de cheveux très longs et différents types de colorations, là où chez les Chiliennes, on a des cheveux un peu plus courts (mais à peine) et plus généralement noirs. Globalement, on a trouvé que l'Argentin était plus proche du type européen, alors que chez le Chilien, transparaissent davantage leurs racines indigènes. Moralement, c'est encore difficile à dire car nous n'avons fait qu'une ville au Chili pour l'instant, mais dès notre entrée sur le territoire chilien, nous avons trouvé les Chiliens un peu plus accueillants que les Argentins, plus « tout sourire » disons, là où l'Argentin affiche davantage de fierté, ce qui le rend moins accessible parfois. M'enfin, tout cela n'est qu'impression de voyageurs...

Pour finir, je voulais revenir sur Puerto Natales et une moitié d'expérience de CouchSurfing mitigée. Ce n'est que le lendemain de notre arrivée dans cette ville, que nous avons pu consulter Internet et nous apercevoir que nous avions eu une réponse positive de CS. Une famille était donc prête à nous accueillir. Déçus de ne pas avoir vu ça avant, mais heureux d'avoir enfin une réponse positive (car, et nous en reparlerons peut-être dans un prochain post ou si quelqu'un tient vraiment à en savoir plus, faire du CS n'est pas forcément évident au départ), nous décidons de passer les saluer. En plus, comme ils faisaient de la location de matériel de camping et que nous avions besoin de louer un brûleur, ça tombait bien. Arrivés là-bas, nous recevons un très bel accueil et découvrons la famille, mais aussi une CouchSurfeuse sourde et muette. Autant vous dire qu'étant donné mon métier, ça a été pour moi une rencontre très intéressante et émouvante ! Nous discutions, par écrit, et elle m'a dit qu'en Amérique latine, les services d'accessibilité pour les sourds et malentendants n'étaient que peu développés. Cela a posé problème lors du tremblement de terre de début d'année près de Concepcion car, les familles n'ayant pas accès aux informations en direct, avaient du mal à savoir ce qu'il en était de leurs proches. Et ceci n'est qu'un exemple parmi tant d'autres... Bref, de fil en aiguille, nous avons fini par rester dîner. La soirée a été si agréable qu'après discussion, Benoit et moi avons décidé de ne faire qu'une nuit de camping dans le parc nationale (au lieu de deux) pour venir passer une nuit en CS avec ces gens. Malheureusement, le lendemain, en montagne, nous rencontrons d'autres Français et échangeons entre autres sur nos expériences de CS. C'est là que nous apprenons que d'autres Français y sont allés en CS et qu'en fait, cette famille ne semble pas pratiquer le vrai CS car elle ferait automatiquement payer ses CouchSurfeurs en fin de séjour. Du coup, refroidis par la douche froide, on décide de se rétracter. On le fait dans la forme et on passe les revoir, d'autant qu'on devait leur rendre le brûleur. On passe un petit temps avec eux, on discute, et ça reste agréable. Mais après réflexion, on n'est pas déçus de ne pas être restés dormir chez eux car trop d'éléments indiquaient une pratique un peu détournée du CS, qui se veut tout de même être à but non lucratif.

Bref, il est ensuite temps de quitter Puerto Natales et ses Torres del Paine pour revenir, petit à petit, vers des températures plus clémentes. Nous embarquons donc le lundi 13 décembre à bord du Evangelistas (de la compagnie Navimag, qui te remercie de l'avoir choisie alors qu'il n'y a aucune concurrence;-)) pour quatre jours de croisière, direction Puerto Montt. Mais pour mieux vous expliquer nos petites aventures maritimes, je préfère passer le mic à Benoit.

Hein !? Ah, ok... Euh... (je m'étais assoupi bercé par les vagues:-)). Donc, par chance on retrouve les Français croisés à Torres à l'embarquement (le courant étant bien passé lors de notre première rencontre). Quelques courses et un petit resto et nous voilà montant sur le Navimag, ferry pas si grand que ça, et investissons les lieux. On finit par une dégustation de Pisco (alcool chilien) un peu tardive...
On se retrouve à être une bande de 10 Français bruyants et picolant : Nico et Killen, Romain, Jean-Luc, Jérémy et Mathilde, Jean-Noël et Claire.
Un membre de l'équipage débarque en blouse orange et commence à nous balancer des blagues en sirotant des yaourts. Merci à Elisabeth pour la traduction simultanée, le Pisco aidant, on est pliés. A la fin, il nous donne son nom, et il se trouve être le frère du mari chez qui nous devions dormir en CS (cf. plus haut). Le gars nous dit qu'il a coupé les ponts à cause de la manière de vivre de son frère... Comme quoi, nous ne sommes pas les seuls à trouver leur manière de faire bizarre !

Le lendemain, le bateau part enfin de Puerto Natales (ils ont passé la nuit à charger le bateau). Il se passe pas grand-chose, petit dèj assez complet, mais remise difficile, pour ma part, de la soirée de la veille... Étant un couple complémentaire, Elisabeth tombe malade dans l'après-midi après avoir mangé du saumon. Au bout de 4 heures, et son état ne s'améliorant pas, on décide de faire appel au médecin du bateau. Le gars se pointe, parle avec Elisabeth via Killen (franco-chilienne, elle nous a bien aidés avec la traduction dans ce moment critique où Elisabeth avait complètement perdu son espagnol), et revient avec une grosse seringue qu'il plante sans ménagement dans son petit derrière. Réaction immédiate, évacuation du saumon, tranquillité retrouvée, Elisabeth s'endort.

Le mercredi, nous avons la chance de visiter une petite île - Puerto Eden - accessible seulement par bateau, sur laquelle se trouve une tribu d'Indiens vivant isolée du monde. Ils gagneraient leur pain par la pêche, l'artisanat traditionnel et le tourisme. On se lève donc à 6h30 du mat', avec hâte de goûter à cette authentique visite. Résultat, on débarque tous avec nos gilets de sauvetages oranges et déambulons sur le ponton aménagé. On a l'impression d'être des petites fourmis rouge-orange à la queue-leu-leu passant devant les maisons plus ou moins vides et les petites cabanes d'indigènes vendant leur artisanat. Authentique !
Bon, sinon le mercredi est surtout la journée que chacun appréhende ou attend avec impatience : la sortie du bateau dans l'océan Pacifique (nous naviguons la plupart du temps dans les canaux de la côte chilienne). 18h, le bateau commence à tanguer. Elisabeth et moi, petits joueurs préventifs prenons des cachetons. Au repas du soir, il n'y a qu'un tiers des effectifs. Quelques personnes mangent une première bouchée puis disparaissent mystérieusement. On décide ensuite de monter au bar , pour une petite partie de « Un, Deux, Truie ! ». Les gens se terrent dans leur cabine ou dans les toilettes... Elisabeth choisit la cabine et son lit. Nous passons donc la soirée, seuls au bar. Enfin seuls, non, il y avait aussi « l'Américain ».
En effet, un croisé Steeven Seagal/David Hasseloff se buvait un petit magnum de vin tout en écrivant des trucs sur un carnet. Par moment, il nous lançait un « Sailors ! ». Nous, on attendait surtout les moments où il se levait - la houle et sa démarche de cow-boy texan aidants - et titubait pour sortir du bar.
Nous l'avons tout naturellement surnommé Stavid Seagaloff. Vers minuit, magnum torché, il nous souhaita poliment bonne nuit, en français s'il vous plaît !
A une heure, on se fait virer du bar, plus personne nulle part. Je descends donc tester la berceuse. Dans la cabine, la houle est d'autant plus impressionnante que certaines vagues se fracassent sur le ferry provoquant d'énormes craquements ! Le cacheton aidant, on s'endort tranquillement.

Dernier jour, rien d'exceptionnel : lecture, sieste, écriture de blog, cartes, partie d'echec... Ce soir, il y aura apparemment une teuf. Cool, en bonne dernière soirée de séjour, ça va pécho grave ! ;-)

Ensuite, débarquement à Puerto Montt, petit tour à Puerto Varas et direction Santiago.

8 commentaires:

  1. C'est bien cool tout ça!
    Et puis si on se voit pas d'ici là, joyeux noël à vous 2!

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  2. Bonnes fêtes de la part de la famille à vous 2 . Ps Nolan est très déçu de ne pas te voir je cite "s'es pas zuste ! moi ze veux voir Bac. :("
    La bise;
    Ryton

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  3. Il y en a toujours qui profitent des bonnes idées des autres et c'est bien dommage !
    Elisabeth : une petite tranche de saumon pour Noël ?
    non, c'est même pas marrant ...
    bises à vous 2 et bon séjour à Santiago

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  4. La croisière s'amuse by Lilibac ;-)

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  5. tain stavid segalof j en rie encore

    peko aka Jerem

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  6. J en ai le fou rire a mon tour...
    JeanLuc aka (censuré).

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