jeudi 30 décembre 2010

Mendoza - Noël au vin


Après la capitale chilienne, nous continuons notre ascension vers le nord du continent, de retour du côté argentin, direction Mendoza ! Mendoza, capitale des vins argentins, notamment du fameux Malbec, mais dont c'est la 2e industrie, la première étant le raffinement de pétrole.

Nous avons passé de bons instants urbains en compagnie de Maria-José et Geoffrey à Santiago du Chili, mais étions heureux de repartir vers des horizons plus ruraux. Et même si Mendoza ne représente pas la ruralité par excellence, ça n'en reste pas moins une sympathique petite ville avec, pour le plus grand bonheur de millions de touristes, un ensoleillement d'une moyenne de 300 jours par an. Il nous a donc été difficile d'échapper à ses chaleurs estivales, et depuis notre arrivée, on dépasse quotidiennement les 30°. Forcément, après la Patagonie, ça change !

Un instant marquant de notre arrivée, ou plutôt du trajet Santiago-Mendoza, a été la traversée de la cordillère des Andes. Pour cette fois, et c'est rare, nous avions pris un bus de jour et n'en regrettons rien, le paysage étant à couper le souffle ! C'est clair, on se souviendra bien du spectacle de ces hautes montagnes nous encerclant et nous poussant à bien lever le bec pour en admirer les couleurs, mais aussi de ces énormes rochers à l'instabilité évidente et menaçant de nous tomber dessus à tout instant !

Mais revenons à Mendoza même ! Notre première journée a été une question de logistique, comme souvent. Et en ces périodes de fêtes, une grande question était à régler : « Noẽl, ça se passe comment ? » Car comme toujours, on n'avait rien réservé vu qu'on fonctionne « à la dernière minute » et jusqu'à présent, ça ne nous a pas fait défaut. Alors on se gère un petit resto à l'ambiance festive et intimiste et au menu alléchant. Le soir du 24, c'est donc là que tout commence, mais nous n'avions pas prévu la suite... :-)

En gros, on a bien mangé (déception mise à part concernant le morceau de viande tout plein de gras, un « matambre » dont on n'est pas fans), mais on a surtout bien bu en compagnie de Mélanie et Olivier, nouvelle rencontre de vadrouille. Bah oui, car dans le resto, c'est à 2 mètres de distance à peine que deux couples de Français s'apprêtaient à fêter Noẽl loin des leurs, dans la tradition la plus argentine. Alors on a fusionné les tables ;-) Résultat : la sauce a pris de suite et, l'ambiance festive et l'alcool aidant, nous avons couché tous les autres clients - Argentins y compris - squattant le resto jusqu'à pas d'heure. Et en sortant, tel un appel à poursuivre les festivités, des gros « boum ! boum ! » provenant d'une maison de particuliers semblaient nous indiquer qu'une grosse teuf de d'jeunes était en train de se dérouler sans nous :-( Alors ni une ni deux, on sonne et on demande, tout sourire et un tantinet guillerets : « Podemos entrar? ». Les jeunes qui nous ont ouvert - moyenne d'âge : 20 ans - ont à peine eu le temps de dire « oui » que nous étions déjà à nous déchaîner sur la piste de danse avec les invités. Tout ça s'est donc fini au petit matin, et le lendemain, on a bien attendu 17h - il fallait au moins ça pour récupérer - pour passer à la session « cadeaux de Noẽl ». On peut donc dire qu'on a passé un joyeux Noẽl, et qu'au passage, on a bien préparé nos corps aux prochaines festivités du 31 décembre !

Toujours à Mendoza, le jour suivant celui de Noẽl, nous nous étions prévu une petite excursion dans les alentours - soit dans les montagnes de la cordillère - histoire de découvrir les principaux sites d'intérêt du coin. C'était un petit tour organisé, qui s'est ma foi déroulé sans accroc. Nous garderons notamment en mémoire El Puente del Inca, mais repartirons avec le souvenir d'une Aconcagua moins spectaculaire qu'espéré. Non pas que nous remettions en cause sa somptueuse grandeur (6962 m), mais entourée de montagnes presque aussi hautes, celle-ci en était considérablement diminuée. En tout cas, du point de vue où nous nous trouvions.

Enfin, le point d'orgue de notre passage à Mendoza : notre expédition « Bikes and Wines » ;-) Et là, le titre parle de lui-même. Et pour info, on a bien réussi à ramener notre tandem au bercail et pas l'inverse !

Bon, le Bac prend le mic pour en rajouter un peu sur cette journée « point d'orgue ». Premier fait remarquable, on vient nous chercher à l'hôtel en voiture... Chose un peu bizarre, car d'habitude, c'est un minibus rempli de touristes comme nous. Chose d'autant plus inquiétante, le chauffeur a une tête patibulaire... Bon passons... Mais lorsqu'il démarre et commence à conduire comme un ouf, on commence à flipper. Puis vient le fait qu'il ne tourne pas là où on pensait qu'il devait tourner, et là, on passe en mode « panique ». Elisabeth envisage toute les solutions pour arrêter la voiture et s'enfuir. Moi, je m'imagine comment je réagirais si le mec me pointait un flingue dessus en nous demandant toute notre thune... Finalement, il nous emmène bien à l'endroit escompté. Petit coup de pression qui se termine bien.

Arrivés au point de rendez-vous, on nous propose gentiment un verre de vin avant de prendre le vélo. Puis le tour en tandem commence. Première bodega ou plutôt musée. Rien à signaler, mais on passe déjà à notre deuxième verre de rouge. La deuxième bodega se trouvera être une cervezeria, à mon grand bonheur. On se retrouve avec un couple de Sud-Coréens en lune de miel, le courant passe, on trinque avec une pinte de bière rousse. Puis troisième bodega, notre coup de coeur, on est seuls (au début), le gars nous fait tout le topo de sa bodega en « presque » français, puis on termine par une petite dégustation accompagnée de quelques empanadas. Que bueno ! Pour finir... euh.. ah non, encore une bodega, pour y manger notre plat principal, accompagné d'une petite dégustation, bien évidemment. Et enfin, on prend notre dessert dans une 5e bodega. Mais je dois dire qu'on s'en ai bien sortis, notre tandem à bien tenu la route, nos fesses moins par contre...

Au retour, comme on ne voulait pas louper notre bus (qu'on a eu limite, limite), on a demandé un taxi, et devinez qui est arrivé ? Notre preneur d'otages favori ;-)

dimanche 26 décembre 2010

Santiago – Retour en ville

Après avoir quitté nos « Navipotes » à Puerto Varas, nous voici de nouveau seuls (ça fait bizarre après avoir été 12...). Nous sommes donc arrivés à Santiago, et la première chose frappante ici, c'est les 35°c qui vous attendent à la sortie du bus. Plus de vent, enfin ! Mais une chaleur... d'été.

On a débarqué chez une copine d'Eliane (la maman d'Elisabeth, six fois sept ?), Maria-José, qui nous attendait avec un petit-dèj complet (mmm... les tartines à l'avocat, ça déchiiiiire!!!).

En bref, on est comme des coqs en patte ici. Santiago est une grosse ville, assez moderne, plus propre que Buenos Aires.

On s'est fait des petites balades, accompagnés de Geoffrey (copain de Maria-José), dont le cerro San Cristobal qui permet d'avoir une vue d'ensemble de la ville.

Le Chili, c'est également le fief de Pablo Neruda. Du coup, on a visité 2 de ses 3 maisons, aujourd'hui devenues des musées. La première se trouve à Isla Negra, sur la côte Pacifique. C'était sa préférée et on le comprend, car l'endroit est magnifique ! D'ailleurs, Neruda était un homme très social qui aimait beaucoup accueillir ses amis, et je dois dire qu'on aurait bien été à une de ses soirées... Sinon, sa deuxième maison est celle de Santiago, nommée « La Chascona » en l'honneur de sa dernière épouse (« chascona » qualifiant une personne au cheveux ébourriffés). Enfin, sa troisième maison, « La Sebastiana », se trouve à Valparaiso, mais celle-là, nous ne l'avons pas vue.

Pour finir par un truc bien urbain, on a tenté de faire du shopping dans un des plus grands centres commerciaux du coin (El Parque Arauco). On a tenu 1 heure à tout casser.

Et comme c'est Noël, on fait un article court (t'as vu, xoxoxo...). Et pour vous montrer mes progrès en espagnol, on vous souhaite un feliz Navidad a todos !

dimanche 19 décembre 2010

Puerto Natales - Navimag - Puerto Varas


Après Ushuaia, Puerto Natales. Nous y sommes arrivés un soir vers 22h après une bonne journée de bus avec, encore, le détroit de Magellan et des frontières à passer (argentine et chilienne). Il ne faisait pas très chaud et ça commençait à s'obscurcir, alors il s'agissait de se trouver un lit, et fissa ! Au sortir du bus, comme bien souvent, des tas de rabatteurs d'hostels étaient là à attendre leurs futurs clients. Nous sommes tombés sur Brigida, gérante d'établissement hôtelier fort convaincante qui nous a persuadés en moins de 1 min de monter dans sa voiture, direction El Mirador. Et nous n'avons pas été déçus ! Malgré le changement de pays (nous voyageons maintenant au Chili) et de nouveaux repères à prendre (nous passons du peso argentin au peso chilien), nous avons réussi à négocier à 16 000 pesos une chambre double avec salle de bain privative. En même temps, la négociation n'a rien eu d'ardu, Brigida semblant vouloir attirer des clients à tout prix.

Puerto Natales est une ville très très très tranquille dont les maisons colorées constituent le principal charme. Ce n'est pas y porter préjudice que de dire qu'il n'y a rien à y faire. Mais aujourd'hui, elle est devenue ville touristique d'importance du fait que les amateurs de trekking s'y basent pour aller parcourir le fameux parc national Torres del Paine. C'est cette même raison qui nous a attirés ici, même si nous n'avons fait qu'un trek de petits joueurs. En effet, à côté de ceux qui se sont lancés dans le « W » ou « El Circuito », nous n'avons fait qu'un simple aller-retour (2 jours de marche, 1 nuit de camping) histoire de voir de nos propres yeux ces magnifiques Torres (ou Tours). Mais c'était déjà pas mal car une fois le challenge sportif relevé (une journée de montée sèche, backpack au dos), nous avons été récompensés par leur vue. Après, ce qui est dommage, c'est que nous ne soyons restés que 15 minutes à les admirer tant le vent soufflait fort. Mais bon, c'est ça la Patagonie ! On a compris la leçon : le climat est un tantinet capricieux. Par contre, ici, nous avons vu plein de guanacos (bien plus qu'en Argentine) et comme on aime bien leur bouille, on se lâche sur les photos. On a aussi vu un putois, mais il a été plus rapide à décamper que nous à dégainer l'appareil photo. Dommage.

En tout cas, maintenant que nous avons changé de pays, ce qui est drôle et intéressant, c'est que nous en venons forcément au stade où nous nous mettons à chercher des traits de caractères physiques et/ou moraux nous permettant d'identifier l'Argentin du Chilien. C'est donc peut-être un peu trop généraliste et hâtif de tirer des conclusions, mais on se lance quand même ! Après tout, on découvre, alors quiconque veut y mettre son grain de sel est le bienvenu.

Physiquement, l'Argentin est plus grand et élancé que le Chilien, plus petit, voire trapu. L'Argentin a des traits de visages plus allongés, là où ceux du Chilien sont plus arrondis. Chez les filles argentines, on retrouve énormément de cheveux très longs et différents types de colorations, là où chez les Chiliennes, on a des cheveux un peu plus courts (mais à peine) et plus généralement noirs. Globalement, on a trouvé que l'Argentin était plus proche du type européen, alors que chez le Chilien, transparaissent davantage leurs racines indigènes. Moralement, c'est encore difficile à dire car nous n'avons fait qu'une ville au Chili pour l'instant, mais dès notre entrée sur le territoire chilien, nous avons trouvé les Chiliens un peu plus accueillants que les Argentins, plus « tout sourire » disons, là où l'Argentin affiche davantage de fierté, ce qui le rend moins accessible parfois. M'enfin, tout cela n'est qu'impression de voyageurs...

Pour finir, je voulais revenir sur Puerto Natales et une moitié d'expérience de CouchSurfing mitigée. Ce n'est que le lendemain de notre arrivée dans cette ville, que nous avons pu consulter Internet et nous apercevoir que nous avions eu une réponse positive de CS. Une famille était donc prête à nous accueillir. Déçus de ne pas avoir vu ça avant, mais heureux d'avoir enfin une réponse positive (car, et nous en reparlerons peut-être dans un prochain post ou si quelqu'un tient vraiment à en savoir plus, faire du CS n'est pas forcément évident au départ), nous décidons de passer les saluer. En plus, comme ils faisaient de la location de matériel de camping et que nous avions besoin de louer un brûleur, ça tombait bien. Arrivés là-bas, nous recevons un très bel accueil et découvrons la famille, mais aussi une CouchSurfeuse sourde et muette. Autant vous dire qu'étant donné mon métier, ça a été pour moi une rencontre très intéressante et émouvante ! Nous discutions, par écrit, et elle m'a dit qu'en Amérique latine, les services d'accessibilité pour les sourds et malentendants n'étaient que peu développés. Cela a posé problème lors du tremblement de terre de début d'année près de Concepcion car, les familles n'ayant pas accès aux informations en direct, avaient du mal à savoir ce qu'il en était de leurs proches. Et ceci n'est qu'un exemple parmi tant d'autres... Bref, de fil en aiguille, nous avons fini par rester dîner. La soirée a été si agréable qu'après discussion, Benoit et moi avons décidé de ne faire qu'une nuit de camping dans le parc nationale (au lieu de deux) pour venir passer une nuit en CS avec ces gens. Malheureusement, le lendemain, en montagne, nous rencontrons d'autres Français et échangeons entre autres sur nos expériences de CS. C'est là que nous apprenons que d'autres Français y sont allés en CS et qu'en fait, cette famille ne semble pas pratiquer le vrai CS car elle ferait automatiquement payer ses CouchSurfeurs en fin de séjour. Du coup, refroidis par la douche froide, on décide de se rétracter. On le fait dans la forme et on passe les revoir, d'autant qu'on devait leur rendre le brûleur. On passe un petit temps avec eux, on discute, et ça reste agréable. Mais après réflexion, on n'est pas déçus de ne pas être restés dormir chez eux car trop d'éléments indiquaient une pratique un peu détournée du CS, qui se veut tout de même être à but non lucratif.

Bref, il est ensuite temps de quitter Puerto Natales et ses Torres del Paine pour revenir, petit à petit, vers des températures plus clémentes. Nous embarquons donc le lundi 13 décembre à bord du Evangelistas (de la compagnie Navimag, qui te remercie de l'avoir choisie alors qu'il n'y a aucune concurrence;-)) pour quatre jours de croisière, direction Puerto Montt. Mais pour mieux vous expliquer nos petites aventures maritimes, je préfère passer le mic à Benoit.

Hein !? Ah, ok... Euh... (je m'étais assoupi bercé par les vagues:-)). Donc, par chance on retrouve les Français croisés à Torres à l'embarquement (le courant étant bien passé lors de notre première rencontre). Quelques courses et un petit resto et nous voilà montant sur le Navimag, ferry pas si grand que ça, et investissons les lieux. On finit par une dégustation de Pisco (alcool chilien) un peu tardive...
On se retrouve à être une bande de 10 Français bruyants et picolant : Nico et Killen, Romain, Jean-Luc, Jérémy et Mathilde, Jean-Noël et Claire.
Un membre de l'équipage débarque en blouse orange et commence à nous balancer des blagues en sirotant des yaourts. Merci à Elisabeth pour la traduction simultanée, le Pisco aidant, on est pliés. A la fin, il nous donne son nom, et il se trouve être le frère du mari chez qui nous devions dormir en CS (cf. plus haut). Le gars nous dit qu'il a coupé les ponts à cause de la manière de vivre de son frère... Comme quoi, nous ne sommes pas les seuls à trouver leur manière de faire bizarre !

Le lendemain, le bateau part enfin de Puerto Natales (ils ont passé la nuit à charger le bateau). Il se passe pas grand-chose, petit dèj assez complet, mais remise difficile, pour ma part, de la soirée de la veille... Étant un couple complémentaire, Elisabeth tombe malade dans l'après-midi après avoir mangé du saumon. Au bout de 4 heures, et son état ne s'améliorant pas, on décide de faire appel au médecin du bateau. Le gars se pointe, parle avec Elisabeth via Killen (franco-chilienne, elle nous a bien aidés avec la traduction dans ce moment critique où Elisabeth avait complètement perdu son espagnol), et revient avec une grosse seringue qu'il plante sans ménagement dans son petit derrière. Réaction immédiate, évacuation du saumon, tranquillité retrouvée, Elisabeth s'endort.

Le mercredi, nous avons la chance de visiter une petite île - Puerto Eden - accessible seulement par bateau, sur laquelle se trouve une tribu d'Indiens vivant isolée du monde. Ils gagneraient leur pain par la pêche, l'artisanat traditionnel et le tourisme. On se lève donc à 6h30 du mat', avec hâte de goûter à cette authentique visite. Résultat, on débarque tous avec nos gilets de sauvetages oranges et déambulons sur le ponton aménagé. On a l'impression d'être des petites fourmis rouge-orange à la queue-leu-leu passant devant les maisons plus ou moins vides et les petites cabanes d'indigènes vendant leur artisanat. Authentique !
Bon, sinon le mercredi est surtout la journée que chacun appréhende ou attend avec impatience : la sortie du bateau dans l'océan Pacifique (nous naviguons la plupart du temps dans les canaux de la côte chilienne). 18h, le bateau commence à tanguer. Elisabeth et moi, petits joueurs préventifs prenons des cachetons. Au repas du soir, il n'y a qu'un tiers des effectifs. Quelques personnes mangent une première bouchée puis disparaissent mystérieusement. On décide ensuite de monter au bar , pour une petite partie de « Un, Deux, Truie ! ». Les gens se terrent dans leur cabine ou dans les toilettes... Elisabeth choisit la cabine et son lit. Nous passons donc la soirée, seuls au bar. Enfin seuls, non, il y avait aussi « l'Américain ».
En effet, un croisé Steeven Seagal/David Hasseloff se buvait un petit magnum de vin tout en écrivant des trucs sur un carnet. Par moment, il nous lançait un « Sailors ! ». Nous, on attendait surtout les moments où il se levait - la houle et sa démarche de cow-boy texan aidants - et titubait pour sortir du bar.
Nous l'avons tout naturellement surnommé Stavid Seagaloff. Vers minuit, magnum torché, il nous souhaita poliment bonne nuit, en français s'il vous plaît !
A une heure, on se fait virer du bar, plus personne nulle part. Je descends donc tester la berceuse. Dans la cabine, la houle est d'autant plus impressionnante que certaines vagues se fracassent sur le ferry provoquant d'énormes craquements ! Le cacheton aidant, on s'endort tranquillement.

Dernier jour, rien d'exceptionnel : lecture, sieste, écriture de blog, cartes, partie d'echec... Ce soir, il y aura apparemment une teuf. Cool, en bonne dernière soirée de séjour, ça va pécho grave ! ;-)

Ensuite, débarquement à Puerto Montt, petit tour à Puerto Varas et direction Santiago.

vendredi 10 décembre 2010

Ushuaia – La fin du monde

Ça y est, on est trempés... Le détroit de Magellan a eu raison de nous. Mais nous avons été récompensés en voyant des dauphins noirs et blancs (instant top concours !!! Aah ! Ça faisait longtemps... Question de rapidité : Comment s'appellent ces fameux dauphins?)

Nous avons passés 2 jours à Ushuaia, ville la plus au Sud du monde ! Wouaw ! On s'attendait à un climat terrible, au final, on a trouvé une petite ville tranquille au temps clément (NdE : en même temps, l'hiver, ça doit pas être la même) mais changeant (chacun a le droit de s'exprimer pendant 5 minutes, le soleil, le vent, la pluie, la neige, etc, …).
Bref, on débarque vers 21h en car, il faisait encore bien jour, il nous restait 2 bonnes heures avant la nuit... On décide de se la jouer confort avec un Bed & Breakfast pour récupérer de cette journée de bus en provenance d'El Calafate (partis à 3h du mat' quand même). De plus, le trajet n'a pas été de tous repos :
4 passages de douane et un passage de détroit. De quoi péter un câble à la longue. A chaque passage de frontière (nous étions obligés de passer par le Chili) c'est la même : Douane de sortie, douane d'entrée, avec à chaque fois, l'attente pour se faire tamponner le passeport et le passage des sacs dans le scanner (NdE : et ouverture des sacs dès qu'ils trouvaient qu'on transportait des trucs chelous, des crayons de couleur pour ma part :-).
Heureusement, les scanners ont tous fonctionné, car sinon c'était la fouille à la main. Pour ajouter un peu de sport à tout ça, à chaque sortie du bus, un vent infernal nous attendait dehors.
Bref, tout ça pour justifier le B&B, on a plus 20 ans ! Pour ceux qui ne voient pas ce que c'est (le B&B), c'est l'équivalent de nos chambres d'hôtes, avec petite chambre coquette et petit dèj'. Ça change du dortoir de 8 avec lits pourris et ronfleurs intégrés... (NdE : et puces bizarres dans le matelas qui s'acharnent toujours sur moi ! Va savoir pourquoi ! NdB : réponse plus bas).
Mais budget oblige, nous avons retrouvés ces derniers pour rentabiliser (on n'a pas non plus 40 ans, oh !).

Bon, sinon, on est à Ushuaia, et vous souhaitez sûrement que je parle de la ville plutôt que d'où et comment on a dormi (quoique ça fasse parti du voyage aussi).
Donc, le lendemain, après avoir écumé les hostels à la recherche du dortoir le moins cher et le moins craignos (oh non, je recommence !!), nous nous promenons tranquillou dans le port. Le temps est avec nous, on tombe l'anorak, on est contents. On tape la discute avec un Français de Lorient (ouais Soaz-enh), qui fait faire le tour de l'Antarctique à des clients fortunés (NdE : si vous en faites partie, ce sera 6000 dollars la croisière d'une dizaine de jours, messieurs dames! Pas cher, pas cher !). On est envieux... jusqu'à ce qu'on se rende compte que le canot qu'il a mis à l'eau coule car il a oublié de mettre le bouchon.

Le soir, on finit dans un resto conseillé par la tenancière du B&B, « peu cher » et « pas touristique » (NdE : elle était cool, la tenancière, mais qu'est-ce qu'elle parlait !!! A notre départ, je venais pour la payer, mais elle a tellement parlé que j'ai failli partir sans lui donner l'argent parce que j'avais oublié pourquoi je venais :-). On finit quand même entre des Allemands et des Japonais, mais Elisabeth a dégusté un bon King crab (NdE : spécialité du coin, apparemment, dit « centolla » en espagnol. J'ai adoré !) et moi, un saumon grillé, Mmmmm !!! Pas si peu cher que ça.

Le lendemain (mercredi), Elisabeth se réveille encore piquée de partout (NdE : Maman, tout va bien !). Je ressors donc ma théorie de la bière protectrice, car j'ai été épargné (sinon, j'en boirais pas autant, faut quand même faire gaffe au palu et tout ça !).
On se fait une petite balade en montagne, rapide, rien à voir avec les précédentes excursions-missions commando. On a quand même eu droit à une magnifique alternance soleil-tempête de neige-soleil en l'espace de 10 minutes. Ushuaia forever ! (NdE : je dirais même « Ushuaia fever » !)
On a fini la journée par un petit musée sur les indigènes du coin, les Onas, Yamanas et autres Haush (mes préférés étant les Haush, bien évidemment).

Cette petite étape, un peu redoutée, fut l'une des plus paisibles (c'est même le coup de cœur d'Elisabeth). On est fans, et en plus, on a été au bout du mooooonde !! ouais :-)
Par contre, petit bémol, mais c'est aussi propre à l'Amérique du Sud a priori, les gens s'en foutent de la propreté de la nature. Pas mal de champs envahis de sacs plastique, un mec qui jette nonchalamment sa bouteille plastique de Coca sur le bord d'un lac, etc, … Ici, les gens doivent pas se rendre compte que pour nous, Ushuaia, c'est très « pacte écocitoyen Nicolas Hulot ».

Maintenant, direction Puerto Natales pour un peu de trekking (ben qu'est-ce qu'y nous arrive ??) en attendant le départ en bateau pour... (NdE : en tout cas, on quitte l'Argentine heureux ! C'est un pays magnifique ! Personnellement, les paysages m'ont époustouflée ! D'aucuns diront que passer 24h dans un bus à voir les mêmes paysages est parfois ennuyant. Moi, je ne me suis jamais ennuyée, et je pars avec la belle sensation que la Patagonie et la Terre de feu, notamment, se méritent ! Il faut savoir attendre, observer, et vous serez toujours récompensés. Tiens ! Hier, j'ai vu un petit renard, mon premier du voyage :-)

lundi 6 décembre 2010

El Chaltén - Rude eden


Nous voici enfin partis du « Triangle des bermudes » de Los Antiguos. C'est vrai que cette étape n'a pas été la meilleure, mais on ne crache pas dessus. On a tout de même eu quelques bons fous rires, notamment quand, à l'heure de déjeuner sur le trajet Los Antiguos-El Chaltén, le chauffeur s'arrête soudainement dans le patelin le plus paumé du monde (4 maisons à tout casser, 1 station essence, en pleine Ruta 40) et s'adresse aux 5 passagers que nous étions (dans un bus d'une capacité d'au moins 40 personnes) pour nous dire : « Bueno, vamos à comer ! » Convivial, le gars ! Mais bon, une fois dans le petit rade, il disparaît dans une arrière-salle avec son copilote (genre : lui, un bon petit déjeuner l'attend), et nous, on se retrouve à manger des empanadas réchauffées et à regarder un documentaire animalier avec les 2 seuls clients de l'établissement :-) (NdB : sur la force des mâchoires des animaux : le crocodile déchire tout) Je dois dire aussi qu'on a beaucoup rigolé car l'endroit était surréaliste, notamment du fait qu'il abritait le seul téléphone du village et que du coup, c'est là que tout le monde vient y recevoir et y passer ses appels persos. Assez hallucinant !

Aussi hallucinant que la Ruta 40 d'ailleurs. Ce n'est qu'une route, je crois l'avoir déjà dit, mais une route où l'absence de bitume et de câbles électriques est parfois – si ce n'est pas souvent – frappante, et ça fait tout de même du bien de voir ça une fois dans sa vie, de le vivre.

Bref, on arrive à El Chaltén sous un temps... patagonien. Par là, je veux traduire le fait qu'en Patagonie, le temps est incroyablement versatile !!! Je n'avais jamais vu ça de ma vie ! Ici, on pourrait même dire que les prévisions météo ne servent à rien. D'un jour à l'autre, on peut passer du gros cagnard à la tempête ! Et encore, en disant « d'un jour à l'autre », je suis gentille ! Aussi, les vents sont des fois incroyablement forts et soudains, à tel point que lors de nos marches en montagne, je peux vous assurer qu'on n'a pas fait les malins tant on était physiquement déstabilisés par les bourrasques parfois (NdB : le pas chassé est souvent employé par ici dans ces conditions).

L'arrivée à El Chaltén se fait donc sous le mauvais temps patagonien, qu'on est toutefois heureux d'expérimenter. Recherche d'un lit, avec un peu de tension cette fois (eh oui, y en a des fois !) étant donné les conditions météorologiques :
- On va voir là peut-être ?
- Mais non, là, c'est bien !
- Mais ça sera peut-être moins cher !
- Mais on ne va pas tous les faire, il fait un temps de chiotte !
- ... ;-)
- (NdB : Oh, tu t'calmes, j'en ai marre, je veux dormir et être au sec)

On finit au Refugio. Un refuge peu cher, un peu froid car pas chauffé (en moyenne 10 degrés dans le refuge), mais avec une petite dame qui nous fait un très bon accueil. On y restera deux nuits, puis on prendra une 3e nuit dans un endroit aussi économique, mais chauffé.

El Chaltén est un tout petit village de montagne qui, apparemment, existe depuis 1985. L'ambiance est très bonne, c'est tout mignon, et petit à petit, ça construit. Espérons juste que ça ne devienne pas une trop grosse usine à touristes car ça vaut vraiment le détour.

Avec El Chaltén, nous avons été heureux de retrouver la montagne. Nous ne l'avions pas vraiment quittée depuis Barriloche, mais là-bas, nous n'avions pas eu de grosse dépense physique. A El Chaltén, ça a été l'étape des marches plus physique, réussie avec succès. Le 1er jour, nous avons fait une marche jusqu'au Lago Capri, une petite mise en bouche. Le 2e jour, nous sommes montés jusqu'au Lago Torre (avec les sacs allégés) et avons campé dans les montagnes. Épique, le camping !!! Ca pelait à mort, et cette nuit-là, on n'a pas regretté d'avoir emmené des couvertures de survie (qu'on a utilisées comme tapis de tente pour s'isoler du sol, NdB : on a survécu) et des draps de soie. On a tout utilisé, y avait pas de superflu ! Et le 3e jour, nous avions réservé pour un trek sur la glace, avec petite initiation à l'ice climbing. C'était chaud (NdB : comprendre : froid), dur dur dur ! On en a chié pour en arriver jusqu'au glacier, mais au bout du compte, quelle satisfaction de se retrouver dessus, crampons aux pieds, à découvrir les sensations que cela procure de le fouler et d'en découvrir les particularités (NdB : le guide courait et sautait les crevasses comme dans un bac à sable). C'était génial ! Et au retour, on est donc allés à l'autre hostel, plus chaud, histoire de récupérer (oui, c'est pour ça qu'on avait prévu le coup).

Voilà, après tout ça, on était bien fatigués, mais contents de nos petits efforts. La seule chose qui a été dommage, c'est que nous n'avons réussi à voir ni le Fitz Roy ni le Cerro Torre de tout là-haut, mais uniquement au moment de partir, au terminal de bus. Mieux que rien, me direz-vous !

Enfin, pour info et pour les hispanophones, voilà ce qui s'est passé à El Chaltén quand on y était :

Et parce que vous savez aussi que j'adore partager mes plus grandes découvertes musicales, un peu de reggaeton pour vos prochaines booms. Mais je ne vous en voudrai pas si vous n'allez pas jusqu'au bout ;-)

Euhh... (le bac prend le mic) et pour finir, on s'est fait une petite étape à El Calafate pour voir le plus grand de tout les glaciers, j'ai nommé le glacier Perito Moreno. 5 km de long, des falaises de 20 à 40 mètres, pour une longueur de 30 km. C'est le papa glacier !
Bon, l'excursion est un peu cher, mais il nous a quand même bien scotché. Des blocs de glaces se détachent en permanence et s'écrasent dans le lac ou sur la roche déclenchant des déflagrations, comme des explosions de dynamites.

Assez impressionnant !

Mais la pluie a eu raison de nous, et nous nous sommes réfugiés dans le « snack bar » à touristes, au chaud et au sec (vive la Patagonie) pour - et là on a pensé à vous - écrire des cartes postales. Les plus chanceux doivent donc guetter leur boîte aux lettres :-) (pour les autres, il nous reste pas mal de temps, alors un peu de patience !)

samedi 4 décembre 2010

Los Antiguos - U Turn

Nous voici partis pour le grand sud. De Bariloche, nous partons pour El Chalten pour voir les glaciers (et notamment le fameux Perito Moreno). On quitte donc gaiement les montagnes de Bariloche pour descendre. On décide de se faire un petit stop à El Bolson pour déguster les bières locales (dont une excellente au miel !) et un arrêt également à Los Antiguos.

Erreur fataaaale !!!

La spirale de la loose commence par l'arrivée au terminal... On se rend compte qu'on est bloqués pendant 2 jours (alors que nous ne voulions y passer qu'une nuit). On débarque ensuite en ville à la recherche d'un petit hôtel pour se reposer car Elisabeth s'est fait piquer aux mains et les a toutes gonflées et je me suis bloqué le cou en dormant dans le bus.

On se rend vite compte que les chambres sont hors de prix, pratiquement le double des prix de la capitale ! On hallucine car la ville est quasiment morte, rien à faire, rien à voir.

On fini au camping, fait de béton et de poussière.

On abandonne l'idée d'aller visiter une grotte (la seule attraction potable ici) devant le prix exorbitant que nous propose l'office du tourisme. Spirale de la loooose...

Ici, on se rend compte du vent patagonien, hallucinant ! Ca souffle tellement fort et avec tant de continuité que le lac voisin (lago Buenos Aires) ressemble davantage à une mer déchaînée ! Bon, par contre, associé à la poussière omniprésente, c'est l'enfer. La moindre balade se transforme en calvaire, la tente se remplit petit à petit de sable et la moindre bouchée de pain est croustillante...

Ah si ! Y a un truc à Los Antiguos (littéralement : Les Anciens), c'est la fête nationale de la Cerise. Effectivement, y a plein de cerisiers partout, et ça aurait pu être pas mal si ça avait été la saison (c'est en Janvier à priori).

On est tellement vénères qu'on en oublie de prendre des photos, hormis l'excellent Bife de Chorizo du resto du coin (NdE : Bife que Benoit a dégusté bercé par le Renaud local : Joaquin..., chanteur espagnol très connu en Argentine, et qui y a notamment vécu). Faut bien se faire plaisir.

Nous quittons enfin cet enfer d'ennui et de poussière pour El Chalten. Ouf !