mercredi 17 novembre 2010

Más al sur...


A l'heure où j'écris, nous avançons tranquillement en direction de Puerto Madryn. Nous sommes partis le mardi 16 de Rosario, à 12h30, et en avons facilement pour 24 h de trajet. Alors pour passer le temps, on a fait tomber les chaussures - voire les chaussettes -, on admire le paysage (de magnifiques étendues d'herbes rases ou moyennement hautes, aux couleurs vert, brun, jaune, ocre, et des tas de vaches qui broutent et nous regardent passer, noires et marrons pour la plupart), et on essaie de suivre les films qu'ils passent sur les écrans de télévision. On a déjà eu droit à « Batman » et à « Predator », mais c'est pas plus mal parce qu'on n'entend rien de ce qui se dit (à défaut de fournir des écouteurs individuels, ils mettent le son dans l'habitacle, mais avec le bruit ambiant, on n'entend rien) et c'est en espagnol non sous-titré. Du coup, ces bons vieux films d'action sont parfaits car ils ne sollicitent aucun de nos neurones.

Mais avant de vous parler de Puerto Madryn (dont je ne peux rien dire pour l'instant vu qu'on n'y est pas encore, mais dont nous attendons une première : peut-être notre toute première rencontre avec des baleines !), revenons sur ce qui s'est passé depuis Iguazu.

A l'heure de se dire « et après Iguazu, quoi ? », on avait déjà Puerto Madryn en tête, car pour l'instant, le but, c'est de descendre au maximum. Par contre, pour éviter trop d'heures de route d'un coup, et aussi parce qu'on avait entendu dire que San Ignacio était un « must see », on a décidé d'y faire une halte d'un jour/une nuit. Nous avons donc pris le bus de Puerto Iguazu le matin pour rejoindre San Ignacio en début d'après-midi (4 h de route). Arrivés, c'était ambiance western ! Le bus nous dépose au terminal de bus, à 5 minutes à peine de l'entrée de la petite ville. Sacs aux dos, on s'avance en plein cagnard jusqu'à une arche faisant office d'entrée de la ville et derrière laquelle on aperçoit une longue et large route allant jusqu'au centre-ville. Pas un homme à l'horizon, pas énormément de bruit à part le vent soufflant dans nos oreilles... J'ai presque eu la sensation de voir des hommes au regard curieux se dissimuler derrière les rideaux de leurs maisons alignées le long de la route, et j'ai aussi presque cru apercevoir un cow-boy au loin, nous attendant pour un duel aux guns ;-) On a bien aimé cette petite ambiance.

Puis, comme d'habitude, notre premier objectif a été de trouver un logement - eh oui, les habitudes s'installent, même en voyage ;-) Nous avons choisi un petit hôtel sans prétention en face des ruines, mais où nous nous sommes très bien sentis et où le réceptionniste nous a placés dans un dortoir (donc toujours plus intéressant côté tarif) avec garantie de n'y loger personne d'autre. Après quoi, nous sommes allés manger un bout, puis avons fait une bonne petite marche dans la ville et ses alentours, où la terre rouge-ocre des sentiers que l'on foulait semblait guider nos pas. C'était agréable, reposant, d'autant plus que nous n'avons ressenti aucun sentiment d'insécurité malgré le fait que les habitants ne croulent pas sous l'or. Je ne dirais pas non plus que la pauvreté y est frappante, loin de là ! Je dirais juste qu'ils vivent humblement, ni au-dessous ni au-dessus de leurs moyens. Enfin, le soir, le réceptionniste nous a offert notre premier maté, censé avoir des vertus dynamisantes, et aussi symbole d'amitié quand c'est partagé. En ce qui me concerne, je dois dire que je n'ai pas été fascinée. J'ai juste eu l'impression de boire un thé. Après, il y a le maté chaud et le maté froid. J'attends donc d'en goûter d'autres. Quoi qu'il en soit, ce qui est certain, c'est qu'on allait pas devenir tout « ouf » avec un seul maté, parce qu'apparemment, on commence à en ressentir les effets quand on en boit continuellement (ce que les Argentins semblent presque tous faire, on dirait).

Je parlais des ruines un peu plus haut. Oui ! Car San Ignacio est surtout à voir pour ses ruines jésuites. Et là, si ça vous intéresse je vous invite à « googler » pour répondre à la prochaine question top-concours et nous indiquer le nom de la communauté indigène représentative de San Ignacio. Notre programme du lendemain a donc été la visite de ces lieux, accompagnés de Fernando, jeune Argentin d'à peu près notre âge et parlant anglais. Depuis, l'histoire des jésuites et des (BIIIIIP) dans la région n'a plus de secrets pour nous ! Nous avons passé un merveilleux moment en sa compagnie parce que Fernando est un gars passionné par l'histoire de sa région, qui a su nous la transmettre oralement, un peu comme un sage avec ses apprentis, à base de schémas au sol, d'instants de silence et d'observation pour s'imprégner des lieux, d'imagination... Nous avons facilement passé 2 h avec lui alors que les réductions jésuites en question ne sont pas si grandes que ça. Mais il était fascinant à écouter, et en plus, c'est également un féru de nature et grand connaisseur de la faune et la flore de son pays. Du coup, entre deux passages historiques, on avait régulièrement droit à des explications exhaustives sur tel ou tel arbre, tel ou tel chant d'oiseaux... Bref, on ne regrette pas du tout cette étape !

Le jour d'après, nous quittons San Ignacio pour Rosario. Pourquoi Rosario ? Parce que la ville ne semble pas trop grande, qu'on a encore envie de faire une pause avant de rejoindre Puerto Madryn pour éviter trop d'heures de bus d'un coup, parce que c'est la ville où est né Che Guevara. On part donc vers midi pour arriver le lendemain matin au terminal de bus de Rosario. Arrivés, comme d'hab, c'est « logement-nourriture ». Après avoir un peu tourné, on finit par s'installer au Freedom hostel. Autant clarifier les choses tout de suite : y avait des posters de mecs zen comme Bob Marley affichés partout et une ambiance hippie qui nous ont bien attirés de prime abord. Mais il s'en est suivi une petite déception ensuite (attente un peu longue pour prendre la chambre et manque de communication du personnel là où, au moment de réserver, tout était soi-disant OK). Bon, rien de bien grave, car l'ambiance du hostel a été bonne ensuite, et on y a passé un bon moment, très zen.

Pour ce qui est de Rosario, c'est une ville tranquille. Il n'y a pas énormément de choses à visiter, mais c'est très agréable de s'y promener. Le soir de notre arrivée, c'était un dimanche, il y avait les longs du rio Parana un festival de cultures mondiales. Des tas de pays étaient représentés, mais on n'a pas trouvé la Belgique, oh ! Bah oui, Benoit est à l'affût de la moindre Leffe qui pourrait exister sur ce continent :-) Bref, le festival était fort sympathique, on est allés de stand en stand, une petite marche qui a également été ponctuée de spectacles de danses folkloriques des divers pays représentés. Le lendemain, après notre petit footing hebdomadaire, on s'est baladés près du Monumento a la Bandera, car ce qu'il faut savoir, c'est que Rosario est la ville où le général Belgrano a créé le drapeau argentin et où ce dernier a été érigé pour la première fois. Autrement, étant la ville natale du Che, bien entendu, on a voulu aller voir où il a vécu vu que les guides et cartes touristiques citent son ancienne maison comme site d'intérêt. Alors aujourd'hui, la maison du Che, c'est ça.... Et à un pâté de maison de là, il y a aussi ça. Bref... vous l'imaginez : déception ! On s'attendait au moins à un petit musée ou quelques panneaux avec quelques anecdotes sur sa vie. M'enfin, le soir, ça ne nous empêche pas de nous faire un bon petit restau - La Estancia, recommandé par un couple de Français rencontrés à l'auberge - histoire de trinquer à cette petite étape reposante, pour ce qui est tout de même une grosse ville argentine.

Ah, et tenez... on entend que ça à la radio ici. Ca plaira pas à tout le monde, mais je m'en fous :-) Eve, si tu nous lis, tu vas kiffer !!! ;-) (Note du Bac : Je cautionne pas du tout!)

Et pour finir, petites dédicaces en vrac :
Toitoine, on a enfin goûté à la viande Angus
Un Croco argentin
Le Benj, 505 ou 504 ?

5 commentaires:

  1. Ahah! C'est pas très gentil pour Croco, mais c'est vrai qu'il y a un peu de ça... Ca doit être la coupe de cheveux et la chemise :-)

    (j'suis joueur, je répond pas, j'ai déjà gagné ma carte postale)

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  2. Ma réponse : guaranis
    j'ai pas trop le temps de m'etendre sur le sujet, faut que j'aille coucher Zélie; mais on veut notre carte postale !!!!
    des bisous

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  3. Je dis tout comme Rachel. La bise.
    Ryton

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  4. Une carte postale pour les 4tex, une !

    Effectivement, les guaranis étaient le peuple autochtone quand les colons espagnoles sont arrivés. Les réductions servaient essentiellement à sédentariser les indiens en les convertissant à la longue au catholicisme. Leur culture fût également intégrée dans la culture occidentale, on peut l'observer sur l'ensemble des sculptures qui sont un mélange de baroque et d'art guarani.

    Les jésuites, au contraire des franciscains, ont mené à bien leur mission de sédentarisation des indiens en acceptant la tradition autochtone et en l'intégrant à leur propre règle de vie.

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  5. euh!! c'est les 5tex maintenant !!!!

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